Association des Footballeurs Ivoiriens
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Reconversion: Oka Touoly Arsène, ancien footballeur ivoirien devenu expert en économie financière !

Association des Footballeurs Ivoiriens – AFI
Oka Toualy Arsène (à gauche) avec Dr. Roger W. Ferguson, Jr., Président et Chef de la Direction de TIAA (une organisation de services financiers Fortune 100) (DR)‎

L’évocation de son nom rappelle non seulement le Stella Club d’Adjamé et l’Africa Sports d’Abidjan. Mais, également, le Centre de formation de haut niveau de l’INJS qui avait permis, au début des années 2000, de sortir de jeunes talents ivoiriens. Désormais, c’est un expert en économie financière. Oka Touoly Arsène a réussi parfaitement sa reconversion à la suite d’une carrière de footballeur qui s’est arrêtée, plus tôt que prévu, aux Etats-Unis d’Amérique.

Ayant mis les études en veilleuse pour sa passion, le football, Oka Touoly Arsène avait réussi, comme bien de ses promotionnaires, à disputer le championnat national de Côte d’Ivoire pendant quelques années. Un moment de pur bonheur dont il garde des souvenirs intarissables. « J'étais jeune et ma passion qui est le foot était mon métier ; que de bons souvenirs. Par exemple avec le Stella, je garde toujours en mémoire l'ambiance de famille qui prévalait dans l'équipe. Nous étions comme des enfants d'une même famille qui avait à sa tête feu Coach Wollé Basile. Tous, ensemble, nous avons hissé le Stella de la 2e Division à la place de 3e du championnat de 1ère Division. C'était un exploit », raconte-t-il. Avec l’Africa, il à toujours « en mémoire ce match retour de Ligue des Champions africaine contre le club champion du Rwanda. Un match soldé par notre victoire dans les toutes dernières minutes. Les 45.000 Membres Associés, présents au stade, étaient en grande joie ». Quand il a rejoint les Etats-Unis, par la suite, c’était en forme de tremplin. Mais le cours des évènements en a décidé autrement. Victime de deux blessures graves au genou, l’international junior a dû ranger les crampons, en 2011,  après des états de service bien remplis au Colorado Rapid et à New Revolution de Boston. « Mon bilan dans le championnat américain est positif. Mais il y a quand même un goût amer parce que je pouvais faire mieux n’eût été les deux blessures », soupire-t-il.

Le bachelor en poche, banquier à JP Morgan…

Rétabli, certes, mais freiné dans son rêve d’une carrière européenne, Oka Touoly Arsène n’a pas gambergé longtemps sur l’orientation de sa vie. Déjà titulaire d’un BAC D au Lycée classique d’Abidjan, il décide de reprendre les études. « Avant même d’intégrer le centre de haut niveau à l’INJS, j’étais élève au Lycée classique d’Abidjan en première D. Pour moi, la priorité c’étaient les études. Le football est arrivé par accident(…). Et même quand j’étais dans le championnat ivoirien, j’ai continué mes études et passé mon BAC en candidat libre. En 2011, après m’être remis de mes blessures, j’avais le choix entre reprendre le football ou faire autre chose. J’ai eu une conversation franche avec mon manager, qui m’a convaincu de raccrocher définitivement les crampons. Parce que mes deux blessures, largement relayées sur Internet, étaient des obstacles suffisants à un transfert dans un club européen.» Des études supérieures entamées dans un community college dans le Massachusetts (USA) où il décroche un premier diplôme en administration des affaires en 2013. Cinq ans plus tard (2018), il obtient un bachelor en économie financière à la très célèbre université de New York (Columbia University). En préparation d’un master et admis pour un programme de doctorat à Washington DC, l’ancien footballeur ivoirien a emmagasiné des expériences professionnelles, parallèlement à ses études. Par exemple, le bachelor en économie financière lui a ouvert les portes de l’une des plus grandes banques au monde, JP Morgan, en qualité de banquier. « Après, ajoute-t-il, j’ai travaillé comme financier d’entreprise à Pepsi CO.  J’ai fait l’analyse et la planification financière pour l’entreprise. Ensuite, j’ai été consultant en stratégie et analytique d’entreprise dans l’une des plus grandes boîtes de communication dans le monde : Omnicom. J’étais dans la branche qu’on appelle inter-brand», relate-t-il. Fort de son back-ground et de ses expériences professionnelles très enrichissantes, l’ancien Stelliste a mis sur pied son propre cabinet : OKT Group LCC. Celui-ci intervient dans plusieurs domaines. Il propose, par exemple, une approche scientifique de gestion. Et aide, aussi, les entreprises dans les domaines de la stratégie commerciale et de l’analytique, c’est-à-dire la création de modèle scientifique pour étudier le comportement des clients. « OKT Groupe LLC  aura des branches à l’international, notamment à Abidjan. A ma prochaine arrivée en Côte d’Ivoire, je vais m’atteler à créer le cadre juridique de cette filiale. Ensuite, avec des partenaires anglophones, on pourrait s’étendre au niveau d’Accra et de Lagos », projette celui qui nourrit des ambitions légitimes en matière de sport, à travers, notamment, la création d’un centre de formation de football, mais aussi l’accompagnement des clubs et autres institutions dans leurs gestions.
OKT

Oka Touoly Arsène, à la réception de son Bachelor à Columbia University de New York
 

Des projets pour le football ivoirien

«Le football, rappelle-t-il, c’est ma vie. Je ne peux pas m’en défaire. Le football en particulier - le sport général - fait partie de notre stratégie.  Déjà, j’ai donné mon accord pour aider l’Africa Sports d’Abidjan(…) Si la Fédération Ivoirienne de Football est intéressée, nous pouvons lui apporter notre expertise. Pareil pour tous les clubs ivoiriens» En somme, une reconversion bien réussie, depuis les Etats Unis, pour Oka Touoly Arsène qui peut servir d’exemple parlant aux jeunes footballeurs ivoiriens. Premier footballeur ivoirien à évoluer aux Etats-Unis, ce désormais cadre des finances a eu une expérience singulière qui en fait un modèle de courage. « Je suis arrivé en février (en hiver). De surcroit, l’essai avait lieu à Denver dans le Colorado. Il y fait très froid en hiver et c’est difficile pour la respiration vu le relief (montagne) de cet Etat. Le jour-j je suis allé à l’essai de 10heurs à 16heures, sans avoir pris de petit déjeuner parce que, vu le décalage horaire, mon estomac n’était pas encore ouvert.  Je n’avais pas non plus bien dormi. J’étais épuisé, mais je ne pouvais pas arrêter. Je me demande comment je ne suis pas tombé évanoui pendant l’essai. C’était un essai de type particulier. Aux USA, ils ont ce genre d’essai qu’ils appellent open try out. Ils invitent une centaine de joueurs. Ils compétissent jusqu’à ce que le survivant signe le contrat (rires). C’était très compliqué », se souvient-il. Tout cela est un lointain et vieux souvenir désormais.

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