Franck Kessié (Milan AC): « J’ai hâte de vivre les sensations de la Ligue des champions »
C’est l’un des joueurs africains les plus en vue sur le vieux continent. Kessié Franck Yannick a, dans la même veine, retrouvé de l’envergure chez les Eléphants. Dans cet entretien à bâtons rompus, le milieu de terrain international du Milan AC revient sur sa saison, sa progression en sélection nationale et ses ambitions à court et moyen termes.
Samedi dernier, en amical, les Eléphants ont battu, sur le fil (2-1), les Etalons du Burkina Faso (un but dans le temps additionnel d’Amad Diallo, ndlr). As-tu le sentiment que l’équipe a pris une certaine dimension par sa capacité à changer le cours d’un match ?
Avant toute chose, je félicite le groupe. Le match est gagné au mental parce qu’on n’a pas réalisé un très bon début de partie. En seconde période, on a su réagir jusqu’au bout et on a gagné dans les trente dernières secondes.
Après le Burkina Faso, ce sont les Black Stars du Burkina Faso qui vont se dresser sur le chemin des Eléphants pour un autre match amical. Quelle sera l’option au cours de cette confrontation, gagner à tout prix ou préserver votre invincibilité ?
Certes tout pays, toute équipe rêve de gagner sans cesse. Après, il faut dire que nous sommes dans une logique. C’est-à-dire qu’on prépare, d’abord, les éliminatoires de la Coupe du monde qui vont se jouer en septembre. Ensuite, il y a la Coupe d’Afrique. L’entraîneur essaie de mettre son équipe et son système en place. On le sait, on ne vient pas tout le temps en sélection. Du coup, c’est difficile de travailler collectivement. Ces deux matches nous permettent de nous comprendre les uns autres, de s’habituer à jouer ensemble. Pour nous, c’est une préparation pour les échéances à venir.
Mais, le Ghana reste tout de même un adversaire coriace, un rival de tous les temps. Il y a donc forcément un enjeu…
C’est un derby contre un pays de la sous-région. Bien sûr que tout le monde veut gagner un derby. Ça va être un match compliqué. On va se préparer pour le samedi et puis donner le meilleur de nous-mêmes.
Après quelques moments de flottement qui t’ont valu des critiques, tu endosses progressivement le costume de patron de l’ente-jeu ivoirien. A quel moment as-tu véritablement eu confiance en toi et qu’est-ce qui a changé finalement dans ton approche des matches en équipe nationale?
Les critiques m'ont permis d'être là où je suis
Rien n’a changé. Les critiques font partie du football. Je pense que les gens te critiquent quand ils croient en toi. Quand on te sait capable de certaines choses et que tu ne le fais pas, alors ils vont te critiquer. Toutes ces choses m’ont permis de redoubler d’effort, de travailler encore plus pour pouvoir être là où je suis. Mais, on ne va pas s’endormir, il faut plutôt continuer de travailler et d’aller le plus loin possible pour essayer d’écrire une belle histoire.
Avec le Milan AC, également, tu as rendu une belle copie au cours de la saison écoulée et le club s’est qualifié, à l’arrivée, pour la Ligue des champions. Quelles impressions ?
Je suis content de la saison parce qu’avec le Milan, nous avons bien bossé collectivement. Aussi, l’objectif a été atteint en ce sens que nous jouions avant tout pour une place en Ligue des champions.
On imagine le bonheur que tu vis à l’idée de jouer la Ligue des champions pour la première fois…
Absolument. C’est une compétition à laquelle je n’ai jamais participé. Je suis très content d’être qualifié pour la Ligue des champions. J’ai hâte d’y être pour vivre les sensations que procure cette compétition.
Aujourd’hui, tu es un véritable cadre au sein de l’effectif du Milan AC. Est-ce que tu réalises à quel point tu as pris une vraie dimension ?
C’est le fruit du travail ! J’ai beaucoup travaillé, j’ai suivi les critiques et je les ai prises sur moi. Ça m’a permis de travailler sans cesse et sans recul pour être aujourd’hui à ce niveau. Mais je dirai que rien n’est encore joué, rien n’est encore fait. Il va falloir continuer de travailler dur pour écrire une page avec la Côte d’Ivoire et une histoire personnelle.
Evoluer aux côtés de Zlatan, un rêve devenu réalité
A un moment, tu avais été annoncé sur le départ ; la presse a même évoqué un supposé bras de fer pour une revalorisation salariale. Qu’est-ce qu’il en est, aujourd’hui, de ta situation contractuelle avec le Milan AC ?
Je suis un joueur du Milan. J’ai encore un an de contrat ; je finis en 2022. Donc, j’appartiens au Milan. S’il doit y avoir un renouvellement de contrat, je serai heureux. En tout état de cause, je suis toujours un travailleur du Milan AC.
Tu es le coéquipier d’un immense joueur en la personne de Zlatan Ibrahimovic. Comment vis-tu cette cohabitation ?
C’est, pour moi, un rêve qui est devenu réalité que d’évoluer aux côtés de Zlatan. On connaît tous Zlatan ; c’est un grand joueur qui a gagné beaucoup de trophées dans différents championnats. C’est un gagneur, un compétiteur. Ça fait du bien d’évoluer à ses côtés. On essaie de copier sur lui, on écoute ses conseils et il nous porte vers l’avant.
Monsieur penalty du Milan AC, tu as transformé presque toutes tes tentatives avec calme et maestria. D’où tires-tu cette force pour toujours exceller dans cet exercice ?
Je ne mettrai pas une marque dessus. C’est des buts comme tous les autres. Pour moi, frapper un penalty, c’est plus difficile que marquer dans le jeu. Quand tu loupes un but dans le jeu, tu es facilement pardonné parce que c’est sur un fait surtout quand le gardien réalise un exploit. Rater un penalty c’est moins pardonnable parce que tu as tout le temps d’ajuster. Mais en réalité, c’est plus difficile car tu as une forte pression et le gardien est sur ses gardes. Après, ça fait plaisir de réussir ses penalties. C’est quelque chose qui se prépare à l’entraînement et moi je continue de bosser là-dessus. Parce que, figurez-vous, souvent il y a des matches compliqués qui se gagnent au détail ; s’il y a un seul penalty et que vous le transformez, ça fait 1-0.