Domoraud Cyrille (Pdt AFI) : « L’attente des joueurs est grande, il nous faut mettre la pression… »
Dans cet entretien à bâtons rompus, le président de l’AFI aborde des sujets d’actualité, mais aussi des thématiques centrales du combat de l’AFI. A travers ces lignes se dégage l’engagement de l’Association à toujours œuvrer pour le mieux-être du footballeur et le développement du football en Côte d’Ivoirien. A quelques jours de 2020, Domoraud Cyrille appelle à la cohésion de toutes les parties prenantes.
Avec le Secrétaire général, Aruna Dindane, vous avez pris part au congrès annuel de la FIFPro en novembre dernier. Qu’est-ce qui ressort principalement de cet important sommet abrité par l’Australie?
Plusieurs sujets ont été abordés au cours de ce sommet. En premier lieu : le changement de la gouvernance au niveau du Secrétariat général. Theo (Van Seggelen), l’ancien titulaire du poste, a été appelé à d’autres fonctions. Le nouveau directoire est composé d’un Secrétaire général et de deux adjoints. D’un point de vue politique et managérial, le congrès a insisté sur la nécessité de rendre nos associations plus fortes, c’est-à-dire d’amplifier notre collaboration avec la Ligue professionnelle et toutes les instances qui interviennent dans la chaîne du football local. Le contrat standard a été, également, évoqué de même que la Chambre de résolution de litiges. Ce sont deux questions centrales pour la FIFA et la FIFPro. En termes d’expansion, la FIFPro enregistre l’entrée de nouveaux membres actifs, notamment la Turquie qui n’est pas un pays facile. Ça voudrait dire que les footballeurs seront mieux suivis et défendus. En un mot, la FIFPro grandit et progresse dans sa gestion.
Au plan national, la Ligue professionnelle a concrétisé la mise en place d’un cahier de charges à l’intention des clubs. Faut-t-il voir dans cette démarche un début de solutions aux nombreux problèmes des joueurs que l’AFI a toujours soulignés?
Un début de solution, oui ! L’AFI a, justement, salué l’avènement dudit cahier de charges. Il y a des avancées. Mais il reste, encore, des points à améliorer au regard des exigences de la FIFA et de la FIFPro. Cela justifie aussi ma présence dans le bureau de la Ligue. Nous voulons apporter des idées innovantes et participer davantage aux prises de décisions qui touchent au bien-être des footballeurs ivoiriens.
Voulez-vous parler du salaire minimum ?
Absolument ! Je n’approuve pas le salaire minimum contenu dans le cahier de charges. J’en ai déjà parlé avec le président Sory (Diabaté). Nous allons avoir d’autres échanges pour qu’à terme le cahier de charges réponde aux attentes des joueurs.
L’année 2019 a marqué les 10 ans de l’AFI. Pour l’un des adhérents, « les dix ans marquent un bon début pour l’AFI et le meilleur reste à venir ». En quoi peut se traduire ce meilleur pour le footballeur ivoirien ?
Le meilleur pour les joueurs, c’est que, déjà, la saison 2020-2021 voie l’avènement d’un contrat standard. Que soit mise en place, dans ce même délai, la chambre de résolution des litiges. Nous sommes très en retard sur ces questions substantielles pour le développement du football et le bien-être des joueurs. La Côte d’Ivoire, vu son statut dans le concert des nations du football, ne doit pas être en marge de l’évolution de ces structures.
Enfin, le meilleur pour le footballeur ivoirien, c’est la réalisation tous nos projets que je ne veux pas étaler ici.
En attendant l’avènement du contrat standard et de la chambre de résolution des litiges, quel regard portez-vous sur l’arbitrage qui est fait relativement aux dossiers de nos adhérents ?
Il y a une nette amélioration dans la gestion des litiges. Parce que certains des dossiers que nous avons introduits à la Commission du Statut du joueur ont été traités. D’autres sont en attente ou en cours de traitement. Mais je dois dire qu’il y a de la lenteur dans le traitement. Alors que l’attente est grande de la part des joueurs qui comptent sur nous. Du coup, nous nous devons de mettre la pression pour interpeller les gouvernants sur la nécessité de traiter les dossiers dans le délai tout en accordant la priorité à ceux de l’AFI.
Le site web de l’AFI, à l’instar de celui des autres associations membres de la FIFPro Division Afrique, fait peau neuve. Qu’est-ce qui justifie ce changement ?
Ce changement épouse la vision et le management de la FIFPro Division Afrique et de l’AFI, celle de toujours aller de l’avant. C’est un site nouvelle génération. Tous nos adhérents et sympathisants peuvent s’y rendre pour s’informer et s’imprégner de nos actions. C’est, également, un outil qui nous rapproche davantage des potentiels partenaires. Ce nouveau site est innovant. Il est enrichi de vidéos, de diaporamas etc. L’application sera bientôt disponible sur playstore. Je voudrais, pour cela, féliciter toutes les associations de la FIFPro Division Afrique qui ont mutualisé leurs efforts pour le relifting de nos sites web.
L’actualité récente du football ivoirien, c’est aussi ce regain d’engouement autour du derby Asec-Africa. Comment réagissez-vous à cette mobilisation qui tranche avec la morosité des précédentes années ?
Déjà j’ai envoyé un message de félicitation au jeune qui a suscité cette mobilisation sur la toile. Il a réussi à quelque chose d’important. J’espère que ce ne sera pas qu’un coup d’éclat. Mais plutôt un mouvement qui emmènera les supporters des autres clubs à revenir au stade. Ils l’ont vu eux-mêmes que plus il y a du monde au stade, mieux le spectacle est. Plus le joueur sent la présence massive des joueurs, plus il est animé d’une envie de mieux faire. Je félicite le public d’avoir répondu présent.
Je souhaite qu’on puisse maintenir cette mobilisation.
Quels sont, par anticipation, vos vœux pour 2020 à l’endroit du personnel de l’AFI, des joueurs et des sportifs ivoiriens ?
Je souhaite au personnel de l’AFI une bonne et heureuse année 2020. Que cette nouvelle année qui pointe à l’horizon soit couronnée par l’atteinte de nos objectifs. Qu’elle soit une année de confirmation auprès de nos adhérents. Que le seigneur nous garde et que tous nos souhaits puissent aboutir. Aux joueurs, à nos adhérents, je leur souhaite une année de confirmation, de réussite et de bonheur. Je souhaite, enfin, une bonne année aux sportifs ivoiriens. Que Dieu les garde. Que l’engouement observé autour du dernier Asec-Africa se renforce au cours de cette année 2020 pour le renouveau de notre championnat. Que tous les problèmes, les soucis qui gangrènent le football ivoirien relèvent du passé. Et qu’avant et après les élections du président de la Fédération, nous travaillions tous dans le sens du développement du football en Côte d’ Ivoire.